Une page des ACTES en 2010

Suite à l’invitation de notre évêque, j’ai invité les Pessacais à écrire leurs Actes des Apôtres (voir l’article: La Saga de Pierre). Les récits commencent à arriver. Je me propose de les communiquer par ce blog en attendant mieux. Voici le premier:

Tout chrétien est amené un jour à s’interroger : à qui et comment dois-je partager ma foi au Christ mort et ressuscité ?
Ainsi, peu avant d’engager ma vie à venir de laïque dans la famille franciscaine, j’ai eu envie de le faire savoir au-delà du cercle de mes proches et j’ai bien sûr utilisé l’outil le plus pratique aujourd’hui càd internet : j’ai donc envoyé  un mail assez largement pour annoncer l’évènement et inviter :
  « au cours de notre rassemblement régional franciscain, nous serons deux à nous engager à  vivre le plus conformément possible à l’Evangile de Jésus-Christ, en suivant l’exemple et la règle de François d’Assise. »
Ce mail, je l’ai adressé à tous ceux, amis, proches, collègues que je sentais ouverts à ma démarche, ou susceptibles de le devenir (càd essentiellement à des chrétiens bon teint).
Et ce, avec une double visée : informer, et surtout demander la prière pour nous deux, et pour toute la famille spirituelle qui nous accueillait.

Alors, surprise ! plusieurs personnes ont réagi, très diversement dans leur réponse ;  les uns par un mot d’encouragement, d’autres par un questionnement qui a nécessité de creuser davantage :
« ça veut dire quoi, t’engager en fraternité ?
c’est pour combien de temps ?
qu’est-ce que ça va changer à ta vie ? »…
Ces interpellations ont été fécondes, m’obligeant à préciser mon cheminement, creuser un peu plus ma position actuelle de chrétienne engagée à la suite du Christ et guidée depuis de longues années par l’exemple du Saint d’Assise. Me voilà entraînée à livrer un peu plus de ma vie intérieure, ce qui n’est jamais exercice facile.
 

Deuxième étape : comment partager ma foi et le sens de cet engagement avec des collègues ou autres relations dont j’ignore les convictions ou l’indifférence religieuses ?  et fallait-il le faire ?

Là, il n’y a pas eu d’annonce directe (je ne me sens pas l’âme d’un prosélyte !). j’ai préféré continuer de vivre comme auparavant les meilleures relations possibles, dans le travail et dans l’amitié. Et puis, au hasard de nos bavardages, un jour, Martine, me demande où je pars en vacances .
« En Israël ; c’est un pèlerinage en Terre sainte» ai-je répondu spontanément.
Et l’autre de s’exclamer : « Oh ! tu vas à Jérusalem ! quelle chance, j’ai tellement envie d’y aller! »
Alors bien sûr, je promets de lui envoyer une carte de Jérusalem.
Puis au retour, je lui raconte des moments forts et des lieux marquants de ce voyage pas comme les autres. Et la relation entre nous deux a changé de teneur…

Une autre fois, hasard ! mais, comme le chante Cabrel,  « ce que l’on appelle hasard, souvent est un rendez-vous ! » Alors que je feuilletais ma revue franciscaine dans la salle d’attente d’un cabinet médical, je vois arriver Anne, une collègue de travail. Anne est artiste, passionnée de sculpture et je venais de finir de lire la méditation d’un sculpteur : « que faire de ce fichu morceau de bois ? »
« Tiens, tu devrais lire cet article qui analyse bien toute la richesse du travail de sculpteur… »
Je prête alors à Anne l’article en question qui faisait explicitement référence au Créateur, à son amour pour ses créatures, même imparfaites, qu’il associe à son œuvre de création. Quelques jours plus tard, Anne me rend la revue : « Merci ; tu sais, j’ai lu aussi les autres articles. Très intéressant ! »
Depuis cet échange, bref mais éclairant, entre nous deux, là encore la communication s’est établie différemment, plus cordiale, plus sympathique et profonde. Je m’intéresse à la pratique de son art et elle a dû percevoir la foi qui me fait vivre.

La personne humaine, il me semble, s’est toujours montrée assoiffée d’amour, de lien spirituel et social.
Les disciples de Jésus comme les autres !
Voilà peut-être pourquoi aujourd’hui et depuis 2000 ans, la Parole de l’Evangile ne cesse d’être colportée par des êtres plus ou moins exemplaires, souvent fragiles, limités, toujours pécheurs….
C’est l’Esprit qui y pourvoit, et y pourvoira tant que l’homme sera homme; c’est ma conviction profonde !