Je ne sais pas prier

Pourtant on ne peut pas dire que les méthodes manquent !

Ceux qui égrènent des « Je vous salue Marie » à l’infini sont sûrs d’avoir prié quand ils arrivent au bout de leur rosaire et ceux qui enchaînent les psaumes, plus ou moins rapidement selon le temps qui leur reste, pensent eux aussi prier puisque c’est la prière officielle de l’Église. Certains se contentent d’assister à quelques messes… espérons qu’ils participent ! D’autres encore privilégient l’analyse de textes bibliques, pendant que ceux qui ont entendu dire que « chanter, c’est prier deux fois » se satisfont de quelques cantiques ; il y en a aussi qui préfèrent agir puisque c’est la meilleure manière d’être fidèle au message du Christ, croient-ils… N’oublions pas ceux qui se réfugient dans le silence intérieur, mais comment être sûrs que le vide créé en eux est rempli de la présence divine ? Quant à ceux qui comptent sur des satisfactions sensibles pour s’assurer dans la foi, ils sont vite déçus. Si nous traversons tous des moments forts dans nos rapports à Dieu, ils restent fugaces et nous nous demandons vite si nous n’avons pas rêvé… d’autant qu’il ne sert à rien de courir après !

Alors, quelle méthode privilégier ? Sans garantie, toutes sont bonnes tant qu’elles nous orientent vers Dieu… Seuls se trompent ceux qui se contentent d’une pratique unique. Mieux vaut naviguer de l’une à l’autre.

Mais où est l’essentiel ? Je garde en mémoire pour ma part cette réflexion d’un jeune de la JOC : « Prier, c’est parler dans sa tête en pensant que quelqu’un nous écoute ». Là est la base : croire que quelqu’un est là, au plus près, qu’il nous écoute quand nous parlons de notre vie, et qu’il nous aime. S’il n’y a personne, toutes les pratiques sont vaines mais s’il y a quelqu’un, tous les moyens sont bons pour ouvrir une connexion avec lui, pour reprendre notre vie à sa lumière et nous présenter devant lui, avec ceux qui font notre chair, même quand domine l’obscurité.