« Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu »


Première lettre de saint Jean (5, 1-6)

Mais comment être sûrs de notre foi en Jésus ? Sommes-nous vraiment nés de Dieu ? Quand ils constatent qu’ils ont perdu la fraîcheur de leur enfance et lorsque les grands élans font désormais partie du passé,  des chrétiens s’interrogent… Tout cela serait-il un joli conte à oublier une fois adulte ?

Comment évaluer notre foi ? La pire des manières serait de se fier à nos impressions. En effet nous avons vécu, et nous vivons encore, des périodes aux cours desquelles nous prions par plaisir. Nous méditons sans problèmes et les moments passés avec Dieu semblent nous ressourcer. Nous avons même la sensation de dialoguer avec lui : il nous répond, accède à nos demandes… et cela ne dure pas !

Nous passons également de bons moments en Église : le temps de la messe est alors un réel plaisir. Nous sommes heureux de retrouver une communauté, de chanter, de prier ensemble. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas et il nous arrive aussi de nous y ennuyer ferme, de trouver l’homélie insipide et amorphe la communauté réunie …  

« Ça ne me fait plus rien ! »

Faute de sensations, le danger est alors d’abandonner. Or rien n’est plus trompeur que notre affectivité : elle s’apaise avec le temps, est rongée par l’habitude. Certains croyants tentent de la ranimer en multipliant les pratiques sortant de l’ordinaire à la manière des sectes qui, par des répétitions lancinantes et des actions sur l’imaginaire, cherchent à redonner vie à l’émotion.

Ne vaut- il pas mieux accepter les moments intenses quand ils viennent et apprendre à s’en passer quand ils disparaissent ? Sans les émotions qui l’accompagnent, la foi reste la foi tant que nous maintenons du temps pour Dieu et que nous poursuivons notre investissement à sa recherche. Elle s’évalue surtout à notre comportement vis-à-vis de nos frères. 

Oui, naître de Dieu, vivre de lui se vérifie à l’amour que nous portons aux autres. Mais une fois de plus, cela ne se réduit pas à des sentiments, aux battements de notre cœur devant la misère du monde ou la détresse de nos frères. Le jugement de la qualité de notre vie avec Dieu se prouve par des actes : comment nous nous engageons concrètement pour plus de justice, plus de respect pour les hommes et pour la planète. Il ne s’agit pas de sensibilité.

Alors, comment savoir si nous croyons en Jésus et si nous vivons de la vie de Dieu ? La meilleure façon est de regarder, comme de l’extérieur, nos manières d’être, nos transformations sur le long terme. Nous risquons, sinon, rester à la surface de notre vie en oubliant l’essentiel, et ce d’autant plus que les changements de fond ne sont pas immédiatement perceptibles.

Comment être sûrs de nos progrès ? La foi en Jésus est-elle efficace, la vie avec Dieu est-elle la vraie vie ? Difficile d’en décider. En tout cas, ce n’est pas une affaire de sentiment…

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