« Moi je suis de saint Martin », « moi je suis de saint Jacques » « et moi de saint Jean-Marie Vianney ». « Moi je regrette Phuc », « moi je préférais Antoine », « j’aimais bien Emmanuel », « Pierre était un saint ». « Je m’entends mieux avec Patrick », « moi avec Henri, « moi avec Christian »…
Paul nous dit : « Ainsi donc, que nul ne se glorifie dans les hommes; car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir. Tout est à vous ; mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. » 1Cor. 3, 21-23.
Bien sûr que nous pouvons avoir des préférences, des gens avec qui nous sommes davantage en sympathie, des lieux ou des atmosphères qui correspondent à nos goûts ou à nos attentes. Pourtant, nous essayons depuis des années de vivre en secteur, sur les traces de nos prédécesseurs qui ont amorcé le rapprochement de nos communautés. Certes nous sommes encore loin d’en avoir fini avec nos mesquineries et nos petites susceptibilités. Nous avons fait des progrès mais l’intercommunion reste difficile, comme l’envie de se retrouver en masse lors d’une journée de démarrage !
« Tout est à vous » dit saint Paul ; comment partager avec lui cette fierté d’une foi qui nous met en communion avec le monde entier ? Nous sommes les serviteurs de la Parole qui nous vient du Père par le Christ, n’allons pas oublier la vraie source ! Pourquoi ne pas relire ce premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens ?
Les charismes sont nombreux à Pessac : ACI, ACO, ACE, JOC, CCFD, Foyers Notre-Dame, Secours Catholique, Conférence saint Vincent de Paul, Entraide, groupes de prière, charismatiques, groupes de lectures de la Bible, groupes au service de la paroisse… des chrétiens se mobilisent et se retrouvent à plusieurs pour partager leur foi et réfléchir sur leurs engagements. Chacun le fait à sa façon, selon ses goûts et ses choix. D’autres sont engagés d’une façon non confessionnelle, PS, PCF, Verts, UMP, Envie, Secours Populaire, Aide au devoir, CGT, CFDT, FO…
Il s’agit chaque fois de choix de vie pour un meilleur service et pour une foi consciente d’elle-même et donnée aux autres. Nos différences sont nombreuses et, parce qu’elles font partie de nos richesses, il est important qu’elles s’expriment pleinement pour l’édification du plus grand nombre. L’intégrisme cherche à supprimer les différences pour nous faire tous entrer dans le même moule ; il est important qu’au contraire nos diversités apparaissent dans nos rencontres, dans nos prières, dans nos chants et dans nos célébrations, comme des visages que nous ne cherchons pas à unifier mais qui chantent les merveilles de Dieu dans le respect réciproque. Encore faut-il des lieux et des occasions pour cela et les célébrations sur le secteur en font partie. Sinon, où se retrouver avec nos diversités ?
Il faut juste éviter les dérapages. Quand je ne peux chanter que les chants de ma sensibilité, que je ne peux prier et célébrer qu’avec ceux qui me ressemblent, quand je suis incapable d’échanger avec les gens qui ne sont pas de mon groupe et que je regarde avec suspicion les autres courants de l’église, quand je condamne mon voisin parce que ses engagements ne sont pas les miens… il est temps que je me pose une question : « suis-je encore d’église ? »
Nous avons la chance, pas si courante de nos jours, d’avoir un évêque qui, au lieu de nous envoyer dans les sacristies, nous envoie en mission vers nos frères. Saurons-nous répondre à son appel ? Saurons-nous sortir de nos chapelles pour aller, dans nos quartiers, proposer des temps de réflexion sur l’un des quatre chantiers qui nous viennent du diocèse et qui concernent de près nos contemporains : la famille, la solidarité, l’éducation et l’écologie ?
Notre foi a besoin de la sécurité des petits groupes et des chemins balisés pour se construire. Puis vient le temps où elle s’enlise et sombre dans la routine des habitudes si elle ne s’ouvre pas. Le secteur et le diocèse sont des lieux où les expériences peuvent se croiser et s’enrichir par les partages entre ses composantes. L’un comme l’autre sont des coquilles vides s’ils ne sont pas remplis des expériences particulières de chacun, mais les groupes particuliers s’étiolent s’ils ne vivent pas vraiment le partage en église.
Nous n’appartenons à personne, nous ne sommes pas seulement d’un groupe d’église particulier : « Tout est à vous ; mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu. »
Ensemble, vivons le.
Cher Père, cher Christian,
jadhére beaucoup à tout ce que vous dites et pensez…
J’ai aussi lu votre livre sur les mystiques (st jean de la croix et ste thérèse d’Avila)…
Venez visiter mon blog « Textes de André Campos Rodriguez » http://hiles123456.canalblog.com
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