Le carême, traditionnellement, fait penser à des privations. Si ce n’est pas le seul aspect de ce temps, elles en font partie. Souffrir pour Dieu n’a pas de sens : il ne prend pas plaisir à nos souffrances. Par contre, ressentir le manque dans notre corps est une manière d’expérimenter notre fragilité, notre dépendance envers Dieu et envers les autres, d’ouvrir à la prière.
Les privations ont une utilité également parce qu’elles sont une invitation au partage. Nous n’avons pas besoin du carême pour maigrir, il y a des régimes pour cela ! Il ne s’agit pas plus de faire des économies en prévision de fins de mois difficiles. Par contre l’argent mis de côté doit être donné à ceux qui manquent le plus et pas forcément au mendiant dans la rue, il y a d’autres causes qui ont besoin de notre participation.
Par ces actions nous n’avons pas la prétention de changer le monde d’un coup de baguette magique, mais faire entrer les pauvres dans nos préoccupations change notre regard, nous décentre de nous-mêmes et de nos préoccupations mesquines. Le monde changera petit à petit, grâce aux prises de conscience du grand nombre et au développement de la solidarité. Nous devons nous engager dans cette voie de toutes nos forces, même si la route est longue et si nous désespérons d’en voir la fin dans cette vie.
Le carême sans carbone (se reporter au blog du diocèse http://chantierecologie33.blogspot.com/ ) rejoint les trois aspects du carême traditionnel.
Il s’agit bien d’un jeûne. Il comporte des privations qui nous font éprouver, à travers le manque, l’importance de nos fragilités au sein d’une nature que nous mettons en danger.
Il est partage ensuite parce qu’il nous permet de rejoindre les préoccupations de nos contemporains, des jeunes en particulier, de plus en plus sensibles au devenir de notre environnement. C’est s’ouvrir à l’angoisse des peuples plus menacés que nous par la folie des hommes.
Il contribue enfin à changer notre regard et à poser des actes concrets qui vont dans le sens de la sauvegarde de la Création. Les propositions comportent une dose d’humour : nous ne prétendons pas bouleverser d’un coup la démesure des hommes qui exploitent sans vergogne les ressources de la planète pour un profit immédiat. Mais elles sont efficaces : c’est en avançant tous ensemble que notre monde sera sauvé.
De plus, respecter la Création c’est rendre hommage au Créateur. Nous rejoignons ainsi la prière, autre dimension essentielle du carême traditionnel. Rendre gloire à Dieu pour la beauté du monde qu’il nous a confié, protéger notre héritage et l’embellir c’est prier en paroles et en actes.
Chaque jour, faisons un geste pour la planète avec le carême sans carbone !