Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? »
Puis, s’adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. »
Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : ‘Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.’ Puis il se dit : ‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
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« Tu es fou » dit Dieu. Nous répondons : « Je ne peux pas faire autrement, c’est la vie moderne, j’ai des responsabilités… » Nous n’avons pas le droit de nous laisser aller à une vie de fous. Même si notre vie est riche, si notre travail est passionnant, tourné vers les autres, s’il nous fait vivre, nous devons nous arrêter pour vivre autre chose, laisser du temps à Dieu, à la recherche, à la méditation. Si nous ne prenons pas le temps, nous allons nous vider, nous retrouver sans rien à donner, nous perdre dans la routine parce que nous poursuivons notre route en roue libre, sur notre lancée.
Le travail, nos occupations quotidiennes ne sont pas que des vanités contrairement à ce que dit l’Ecclésiaste. C’est par eux que nous nous construisons nous-mêmes et que nous construisons le Royaume qui vient et qui est déjà là. Mais il faut que tout cela prenne sens pour ne pas se changer en vaines agitations en folies.
Même les détentes peuvent se changer en vains divertissements si elles se résument à des pertes de temps ou en efforts pour oublier. Il faut retrouver notre centre ou le découvrir si nous l’avons perdu.