La saison sportive bat son plein, les média nous donnent à voir des hommes, des femmes se livrant pleinement dans des compétitions de toutes sortes et à en croire l’attitude de beaucoup d’entre eux, on pourrait imaginer que la foi, qui, nous dit on peut transporter des montagnes, intervient dans les performances réalisées. Avant d’entrer sur le terrain, sur la piste , beaucoup manifestent par un geste significatif de leur appartenance à une religion ; signe de croix des chrétiens, mains ouvertes vers le ciel des musulmans sont des gestes fréquents .
Celui qui vous conte cela est animateur bénévole dans un club sportif depuis plus de vingt ans. Il a, au fil des années pris quelques responsabilités à ce tout petit niveau qu’est un club comptant une centaine d’adhérents ; d’abord dans l’accueil et l’initiation des nouveaux venus puis depuis quelques années il a ajouté à cela la gestion financière. Chrétien convaincu, mais militant discret, il ne manifeste pas ostensiblement ses convictions , se contentant d’un sourire complice lorsqu’il croise à la messe dominicale un enfant qu’il côtoie au sein du club sportif. Début 2009, comme à chaque début d’année, le calendrier sportif est établi et la date de la grande compétition régionale qu’organise le club est fixée par le comité directeur, cette année là ce fut le week end du 12 avril. L’agenda électronique de notre apôtre en herbe, si moderne soit il, ne signale pas automatiquement les fêtes religieuses. Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’il s’est aperçu que la date fixée, et sur laquelle il était impossible de revenir était tout simplement le jour de Pâques. La mort dans l’âme, il a du se résoudre à signaler qu’il ne pourrait pas participer à la gestion matérielle de ces deux journées, pourtant les plus importantes pour le club. Il lui a fallu expliquer que c’était également la fête la plus importante pour un chrétien, à la fois fondement et sommet de sa foi, et que ce n’était pas seulement pour lui mais pour l’ensemble de ceux qui partagent cette foi. Chacun a réagi à sa manière, peut être en lien avec sa propre foi. Avec étonnement certains ont fait remarquer que les week end de Pâques et de Pentecôte étaient fréquemment utilisés pour organiser des manifestations importantes, à cause du jour férié qui les suit, d’autres ont pris conscience qu’il y avait matière à réflexion.
Pâque, cette année là fut une très belle fête au cours de laquelle notre évêque baptisa dans la nuit plusieurs adultes, et notre narrateur plusieurs petits enfants, le lendemain. La compétition fut aussi une belle fête sportive, portée par des organisateurs dévoués et scrupuleux .
Manquaient à chacune des fêtes ceux qui ont du faire des choix ; puisse cette expérience faire naître dans le cœur de chacun le souci de mettre en harmonie nos activités humaines avec une foi vivante .