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"Lutter c’est aimer"

Ce que je suis, je le dois aux témoins rencontrés sur ma route. Dans mon enfance, ma maman, elle, n’allait pas à la messe, mais ses actes étaient plein d’amour. Elle a permis mes premiers pas dans l’église. Le dimanche, au patronage, au cathé, c’est là qu’adolescente j’ai rencontré une religieuse et un prêtre qui me guidèrent avec affection et discernement. Puis JM me fit découvrir l’Action Catholique Ouvrière. Grâce à ce mouvement, mes yeux s’ouvrirent au monde. Je découvre peu à peu la richesse d’un engagement avec mes collègues de travail, les luttes pour de meilleures conditions de vie, pour plus de justice et de dignité. Plus tard, l’engagement politique.

Oui, lutter c’est aimer, c’et cette découverte que m’a permis l’ACO. Avec les moyens du mouvement : lectures, formations et surtout les  révisions de vie, moments privilégiés où l’on se rend à l’invitation de Jésus-Christ. Notre richesse est le regroupement : nos engagements sont divers, chacun milite dans les organisations dont s’est dotée la classe ouvrière. Ce lieu où nous acceptons de nous laisser bousculer, déranger, interpeler, ce temps de pause pour relire notre vie éclairée par la lecture de l’évangile, aller à la rencontre de l’autre, ne pas chercher à le convaincre par mes propres choix, le reconnaître frère en Jésus-Christ avec une foi semblable à la mienne. Et ensemble, avec l’aide de l’Esprit Saint, oser un acte de foi.

En ACO nous sommes tous différents, mais membres d’un même corps, envoyés pour une même mission. "Diversité et unité des charismes, mais le même Esprit pour le bien de tous. Les uns la sagesse, les autres le discours de science, un autre la diversité des langues, un autre pour les interpréter, tout cela est le même Esprit". 1 Cor 12, 4-11.

Aujourd’hui je continue à cultiver toutes les richesses découvertes grâce à l’ACO : lutte, engagement, partage, tolérance, écoute, service… Mes copains de luttes mènent le même combat que moi. Tous ne se disent pas chrétiens, mais ils reconnaissent que je le suis. Par ma présence je veux être signe de l’amour de Dieu pour les hommes. Le compagnonnage avec eux nous permet parfois une parole publique de soutien et d’amour. Si je n’étais pas chrétienne la lutte n’aurait pas le même sens pour moi. La révision de vie donne plus de goût à nos luttes. Nous sommes comme du sel, souvent invisible, mais nécessaire pour que la vie prenne sens.

Oui, depuis trente ans je suis convaincue: "lutter c’est aimer". 

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