Jésus parlait à ses disciples de sa venue: "Veillez, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ! Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si ce mauvais serviteur se dit : ‘Mon maître s’attarde’, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
On peut attendre dans l’angoisse, comme le mauvais serviteur qui a peur du châtiment parce qu’il se conduit mal. L’attente peut aussi être paisible, celle de celui qui est heureux dans la tâche qu’on lui a confiée et qui l’accomplit simplement par conviction et que c’est sa joie. Il n’y a pas de crainte chez celui qui vit sa vie de son mieux. Il n’est pas toujours satisfait de ce qu’il fait et des conditions dans lesquelles il le fait, mais il se sent bien à sa place et dans son rôle, appelé à vivre pleinement.
Là est sans doute la source de la sagesse chrétienne : non se détacher du monde pour se créer un univers à part, mais s’engager paisiblement dans l’existence. Quand on sait que l’on n’est pas seul responsable de l’accomplissement du monde, il est plus facile d’y prendre sa place avec efficacité, mais sans angoisse excessive.