Marc 1-29-39

La journée décrite dans cet évangile est assez typique d’un jour de sabbat de Jésus, l’équivalent d’un dimanche pour nous. Comme tout bon juif, il commence par aller à la synagogue pour écouter la parole de Dieu et ses commentaires, tout en priant avec d’autres croyants. Ensuite, il se retrouve en famille dans la maison de Pierre, qui est à 150 m, avec André, Jacques et Jean, et la belle-mère de Simon pour déjeuner et passer la journée. Nous aussi, nous partageons volontiers un repas avec des proches après la messe, c’est l’occasion de parler et de se retrouver au calme. Le soir, quand le sabbat est  fini, Jésus guérit et expulse des démons et le lendemain matin, il va prier tout seul. 

Je trouve significatifs ces deux types de prières de Jésus : seul et en communauté.  Certains prétendent le contraire : « Je n’ai pas besoin de venir à la messe pour prier, ni dans une église, je prie tout seul ». Ils citent même l’Évangile : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Matthieu 6,6

 Jésus, cependant, fait les deux et, comme lui, il y a des moments où nous avons besoin de prier avec des frères et d’autres où il nous faut prier seul avec soi-même. Est-ce que nous éprouvons autant le besoin de ces moments de solitude que de ces temps de prières avec d’autres ? Quelqu’un qui ne prie qu’à la messe du dimanche risque de s’épuiser très vite dans sa foi par manque d’approfondissement personnel. Mais celui qui se prive du soutien de la communauté s’enferme lui aussi et voit sa foi s’étioler. Demandons-nous si nous alternons véritablement ces moments de prière en solitude et des temps en communauté : nous avons besoin des deux pour ressembler à Jésus.

D’autre part, comme on le voit dans ce texte, Jésus, en plus de ces moments de prière seul ou en groupe, donne une large part à l’action : il guérissait, il expulsait des démons, il était en contact avec les gens, il enseignait et soutenait les plus pauvres. La question qui nous est renvoyée est : « sommes-nous sommes des acteurs engagés, est-ce que nous sortons nous aussi vers les autres, est-ce que nous sommes attentifs aux gens autour de nous ? » Les gens ont besoin de chrétiens qui les écoutent, les soutiennent, qui apaisent leurs terreurs, à qui on peut se confier, demander de l’aide. Est-ce que nous, chrétiens, nous nous faisons le prochain de ceux qui sont près de nous ou bien restons-nous à ruminer dans notre coin ? Là aussi, ce n’est pas l’un ou l’autre. Le chrétien n’est ni celui qui est tout le temps en prières ni celui qui est toujours en train d’aller vers les autres. C’est un équilibre à trouver. Celui qui se donne de tout son cœur sans avoir de vie intérieure risque de s’étioler, de perdre sa flamme, de ne plus être un chrétien complet. Mais à celui qui se contente de prier dans son coin, il manque aussi quelque chose… Jésus a toujours fait l’un et l’autre. Est-ce que nous alternons les temps de prière personnelle, les prières collectives et les moments d’actions où nous allons vers les autres, sans oublier les reprises de notre vie quand nous en faisons le bilan à la lumière de l’Évangile ?

Il existe une dernière invitation dans l’évangile de ce jour : quand Simon dit à Jésus : « Tout le monde te cherche », il répond : « Allons voir ailleurs ». Nous restons souvent bien au chaud dans nos bulles : familiales, de travail, informatiques, amicales… Jésus nous dit : « Allez voir ailleurs » !

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