Il est beaucoup question de pédophilie ces temps-ci. Quand les médias trouvent un os à ronger ils ne le lâchent pas facilement, surtout s’il concerne l’église.
Nous l’avons mérité, le problème existe. Beaucoup de chrétiens ont eu vent de problèmes de cet ordre dans leur entourage immédiat et nous pouvons donner le nom de confrères, condamnés ou pas. Alors inutile de crier au scandale. Certes il n’y a pas que nous, il y a au moins autant de pédophiles dans le milieu enseignant ou chez les éducateurs ; on le dit: la plupart des actes pédophiles ont lieu à l’intérieur des familles ou avec les proches ; mais, pour ce qui est des prêtres, il s’agit de personnages en vue, dotés d’une autorité spirituelle, respectés par beaucoup. Ces prêtres utilisent le prestige de leur fonction pour abuser d’enfants ou de personnes faibles et c’est particulièrement répugnant. Beaucoup n’assument même pas leurs actes et masquent leur dérive sous des attitudes d’une grande rigueur et ils font volontiers la morale aux autres. J’aimerais que des psychologues nous expliquent plus clairement.
Je suis cependant gêné par une parole de Jésus : « que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». On me dira qu’il s’agissait d’une femme adultère et que c’est moins grave… Certes. Il n’empêche que je suis touché parce que je sais le trouble qui entoure ma sexualité et je ne suis sans doute pas le seul. Jésus ne justifie pas davantage l’adultère que je n’ai envie de justifier la pédophilie, il dit à la femme : « va et ne pèche plus ». Pourtant sa manière de répondre à ceux qui voulaient la mort de l’adultère renvoie la question au cœur de ceux qui s’indignent. Que cache tant d’indignation ? Qu’avons-nous à cacher ?
Je ne sais même plus quoi faire de ma remarque, après… Juste perdu l’envie de faire le malin. Sans tolérer l’intolérable. Nous ne sommes pas assez réactifs et bien loin de la perfection évangélique.
Je n’ai pas envie davantage de me scandaliser sur le sort qui est fait à l’église. D’un côté nous le méritons, de l’autre les exagérations sont plutôt encourageantes si du moins ce que l’on veut abattre, à travers la dénonciation de nos dérives, est notre attachement à la personne de Jésus et à son message. Je suis très fier que nous gênions encore les pouvoirs en place si c’est à cause de nos exigences d’amour et de justice. Quand tout est fait en fonction des riches et des puissants, quand les hommes ne sont plus respectés en particulier s’ils sont pauvres et étrangers, quand l’amour est tourné en dérision dès qu’il n’est plus passionnel, quand le chacun pour soi, compensé par un brin l’assistanat, devient la règle au dépens de la solidarité, quand la rentabilité l’emporte sur toute autre valeur, quand la violence monte et n’est combattue que par la violence, quand le spectaculaire endort de plus en plus de gens, etc., je suis très fier d’être considéré comme un gêneur, surtout que je nous trouve plutôt mous en général !
Il s’en trouve encore parmi les chrétiens pour rêver d’un message de Jésus qui se répandrait comme une traînée de poudre, dans l’enthousiasme général. Or il provoque des résistances. C’est le contraire qui serait étonnant et Jésus est le premier à en avoir fait les frais. Nous voudrions être reconnus, respectés, or on nous méprise, on insulte le pape. Et alors ! Nous devrions en être fiers, pas de la cause des insultes mais qu’on ait encore envie de nous insulter. « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché. » He 12,4. Ce qui est terrifiant, c’est que, d’un certain côté, nous méritons ces attaques.
« Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur. Aussi n’y a-t-il pas de créature qui reste invisible devant elle, mais tout est à nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte » He 4, 12-13. Comment voulez-vous que de telles affirmations soient supportables pour ceux qui refusent de se mettre en question ? Ils ne peuvent que rejeter avec violence ce genre de parole qui risque de les déranger. Le pire est que certains semblent l’avoir entendue et n’ont pas été touchés par elle. Je préfère ceux qui insultent et calomnient, de beaucoup.
Enfin, la parole que le Christ adresse à saint Paul me fait du bien : « ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse » 2 Cor. 12, 9. Voilà une parole typiquement évangélique, une de celles que l’on a tendance à oublier, jusque dans l’église. Nous cherchons encore à entrer dans des rapports de pouvoirs, à nous imposer et à prendre une place reconnue dans notre monde. Quand accepterons-nous la voie de la faiblesse ?
Nous l’avons mérité, le problème existe. Beaucoup de chrétiens ont eu vent de problèmes de cet ordre dans leur entourage immédiat et nous pouvons donner le nom de confrères, condamnés ou pas. Alors inutile de crier au scandale. Certes il n’y a pas que nous, il y a au moins autant de pédophiles dans le milieu enseignant ou chez les éducateurs ; on le dit: la plupart des actes pédophiles ont lieu à l’intérieur des familles ou avec les proches ; mais, pour ce qui est des prêtres, il s’agit de personnages en vue, dotés d’une autorité spirituelle, respectés par beaucoup. Ces prêtres utilisent le prestige de leur fonction pour abuser d’enfants ou de personnes faibles et c’est particulièrement répugnant. Beaucoup n’assument même pas leurs actes et masquent leur dérive sous des attitudes d’une grande rigueur et ils font volontiers la morale aux autres. J’aimerais que des psychologues nous expliquent plus clairement.
Je suis cependant gêné par une parole de Jésus : « que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». On me dira qu’il s’agissait d’une femme adultère et que c’est moins grave… Certes. Il n’empêche que je suis touché parce que je sais le trouble qui entoure ma sexualité et je ne suis sans doute pas le seul. Jésus ne justifie pas davantage l’adultère que je n’ai envie de justifier la pédophilie, il dit à la femme : « va et ne pèche plus ». Pourtant sa manière de répondre à ceux qui voulaient la mort de l’adultère renvoie la question au cœur de ceux qui s’indignent. Que cache tant d’indignation ? Qu’avons-nous à cacher ?
Je ne sais même plus quoi faire de ma remarque, après… Juste perdu l’envie de faire le malin. Sans tolérer l’intolérable. Nous ne sommes pas assez réactifs et bien loin de la perfection évangélique.
Je n’ai pas envie davantage de me scandaliser sur le sort qui est fait à l’église. D’un côté nous le méritons, de l’autre les exagérations sont plutôt encourageantes si du moins ce que l’on veut abattre, à travers la dénonciation de nos dérives, est notre attachement à la personne de Jésus et à son message. Je suis très fier que nous gênions encore les pouvoirs en place si c’est à cause de nos exigences d’amour et de justice. Quand tout est fait en fonction des riches et des puissants, quand les hommes ne sont plus respectés en particulier s’ils sont pauvres et étrangers, quand l’amour est tourné en dérision dès qu’il n’est plus passionnel, quand le chacun pour soi, compensé par un brin l’assistanat, devient la règle au dépens de la solidarité, quand la rentabilité l’emporte sur toute autre valeur, quand la violence monte et n’est combattue que par la violence, quand le spectaculaire endort de plus en plus de gens, etc., je suis très fier d’être considéré comme un gêneur, surtout que je nous trouve plutôt mous en général !
Il s’en trouve encore parmi les chrétiens pour rêver d’un message de Jésus qui se répandrait comme une traînée de poudre, dans l’enthousiasme général. Or il provoque des résistances. C’est le contraire qui serait étonnant et Jésus est le premier à en avoir fait les frais. Nous voudrions être reconnus, respectés, or on nous méprise, on insulte le pape. Et alors ! Nous devrions en être fiers, pas de la cause des insultes mais qu’on ait encore envie de nous insulter. « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché. » He 12,4. Ce qui est terrifiant, c’est que, d’un certain côté, nous méritons ces attaques.
« Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur. Aussi n’y a-t-il pas de créature qui reste invisible devant elle, mais tout est à nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte » He 4, 12-13. Comment voulez-vous que de telles affirmations soient supportables pour ceux qui refusent de se mettre en question ? Ils ne peuvent que rejeter avec violence ce genre de parole qui risque de les déranger. Le pire est que certains semblent l’avoir entendue et n’ont pas été touchés par elle. Je préfère ceux qui insultent et calomnient, de beaucoup.
Enfin, la parole que le Christ adresse à saint Paul me fait du bien : « ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse » 2 Cor. 12, 9. Voilà une parole typiquement évangélique, une de celles que l’on a tendance à oublier, jusque dans l’église. Nous cherchons encore à entrer dans des rapports de pouvoirs, à nous imposer et à prendre une place reconnue dans notre monde. Quand accepterons-nous la voie de la faiblesse ?
En effet, c’est vrai qu’à force de pratiquer, une certaine routine, une habitude se créé et la parole rentre par une oreille pour sortir par l’autre.
Ce sont finalement nos « opposants » qui sont eux davantage conscients du tranchant de l’Evangile… et de l’efficacité, du réconfort, de la vérité qui y sont inscrits en filigrane (sinon, ils chercheraient ils à combattre ?).
Merci, Père, de m’en avoir fait (re-re)prendre conscience.
Très belle cette parole, et sûrement à méditer (dans le tramway).
« Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’à¢me et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cÅ“ur. Aussi n’y a-t-il pas de créature qui reste invisible devant elle, mais tout est à nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte » He 4, 12-13.