Trinité

Jean 15, 1-8

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » nous dit Jésus, alors qu’il quitte ses disciples. Il ne nous abandonne pas : voilà qui est réconfortant…. 

Et ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il n’est pas le seul à rester proche : avec lui, il y a le Père et cet Esprit qui est l’amour, le lien entre le Père et le Fils. Les chrétiens ne croient pas en un Dieu enfermé dans son unicité : pour aimer, il faut être au moins deux, et un Dieu d’amour a besoin de partenaires… C’est pourquoi les chrétiens, à la lumière des évangiles, pensent qu’ils sont trois personnes : Dieu le Père, le Fils et l’Esprit leur amour mutuel. Ils croient aussi que ces trois s’aiment tellement fort qu’ils sont unis jusqu’à ne faire plus qu’un. 

Certains, cependant, trouvent la Trinité trop compliquée : l’aspect unique de Dieu leur suffit. D’autres se contentent de Jésus. Nul n’est chrétien pourtant s’il ne reconnait pas que ces trois personnes nous prennent dans leur amour. Sans le Fils envoyé par le Père, nous en serions encore à des approximations sur Dieu. Au fil des siècles en effet, les hommes ne se sont pas privés de faire un Dieu à leur image … tandis que les chrétiens, eux, préfèrent, en principe, s’en tenir à ce qui vient du Fils. 

Nous ne prétendons pas pour autant percer le mystère de Dieu qui reste insondable. Nous pensons simplement que, grâce à Jésus, nous avons acquis quelques pistes sûres pour aller vers lui. Dieu, quant à lui, demeure au-delà de ce que nous pouvons en saisir, même avec l’approche trinitaire ; nous ne comprenons que quelques-uns de ses attributs tandis qu’une infinité d’autres nous échappent… attendons le ciel pour en savoir plus !!! Mais croire que Dieu est relations constitue un bon début…

 C’est d’ailleurs ce qui caractérise la façon dont Jésus a vécu : en multipliant les relations. Il a eu une maman, Marie, un père aussi, Joseph, pour s’occuper de lui pendant ses premières années. Il s’est fait des amis, les Apôtres, les disciples, des hommes et des femmes auxquels il a fait confiance. Fondamentalement relationnel, il a multiplié les manières de rester en communion avec nous, tant au cours de sa vie que depuis sa résurrection. C’est cela, l’amour. Jésus cherche à nous faire entrer dans la dynamique qui l’unit au Père dans l’Esprit, tout en proposant des moyens concrets comme l’Église, les sacrements, le partage du pain pour que nous devenions une partie de lui-même. Il nous fait entrer dans la Trinité et, par l’Esprit, nous met en communion avec les hommes… 

Jésus insiste en particulier sur notre intimité avec le Père, un peu semblable à la sienne propre. Elle est tellement forte que saint Paul nous invite à l’appeler « Abba », « Papa », comme le fait Jésus. Il est néanmoins le seul à nous faire cette proposition, et encore seulement deux fois dans ses lettres, en précisant que c’est sous l’action de l’Esprit que nous pouvons prier ainsi… Alors nous hésitons, et c’est compréhensible, tant restons-nous légitimement impressionnés par la grandeur de Dieu. Mais nous entrons dans sa famille avec tous les chrétiens, avec Marie, Joseph, ceux qui nous ont précédés et la multitude appelée à le reconnaître…

Et si nous parlions de cet élan d’amour dans lequel nous sommes pris ?

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