Une bonne nouvelle à partager

GrecoChrist est ressuscité !

Une bonne nouvelle à partager… Oui mais avec qui ? On ne va pas quand même aborder les gens dans la rue ou se lancer dans un porte-à-porte ! Et puis nos proches ne sont pas sur notre longueur d’onde…

Bref, c’est fou le nombre d’excuses que l’on est capable de trouver pour rester entre nous en évitant le risque de la parole de foi partagée… Et on s’étonne après de se retrouver toujours avec les mêmes ! Des assemblées de vieux !

Pourtant toutes nos églises étaient pleines à toutes les messes de ce temps pascal. Il y avait même plus de monde pour ces célébrations que pour celle des Rameaux où pourtant beaucoup viennent chercher un petit bout de branche supposé les protéger du malheur.

Est-ce le signe que les gens passent de la superstition à la foi ? Peut-être pas mais au moins, c’est la marque d’un renouveau d’intérêt pour les fêtes de Pâques, moment central de notre année liturgique et base de notre foi. Il est rassurant de constater que des hommes d’aujourd’hui s’éloignent un peu des mirages de la consommation et s’interrogent sur leur vie, sur le sens qu’elle peut avoir et que pour cela, ils se tournent vers l’Église.

De plus, ce même week-end de Pâques, dix jeunes adultes, catéchumènes depuis plus d’un an, ont reçu le baptême et deux autres communiaient pour la première fois.

Sans doute ne faut-il pas trop vite conclure à une renaissance de la foi mais cela signifie au moins qu’il y a, autour de nous, des personnes qui ne sont pas imperméables à la séduction du Ressuscité. Certains font le pas et viennent jusqu’à nous, d’autres restent en attente observant ce qui se passe avec un regain d’intérêt.

C’est à eux que nous sommes envoyés en priorité, à ces « observants » qui ne rejettent pas d’emblée le message que nous portons et qui acceptent de faire le tri entre le péché des chrétiens, de l’Église et la personne de Jésus dont nous essayons, vaille que vaille, d’être les témoins.

Certes, si nous allons vers eux avec notre vieux catéchisme, nos condamnations moralisatrices et nos querelles mesquines de chapelles, nous allons les faire fuir à nouveau. Le plus urgent est de les rejoindre pour les écouter, pour les laisser parler sans les interrompre, pour essayer de comprendre quelles sont leurs aspirations, leurs questions, leurs peurs, leurs doutes… Il serait bien qu’ils se rendent compte, par la même occasion, que nos interrogations sont semblables aux leurs et que, loin d’être habités des certitudes qu’ils nous prêtent, nous sommes nous aussi en cheminement.

Nous ne manquons pas de réponses, résultats de nos recherches mais elles sont diverses et la difficulté est de faire en sorte qu’elles correspondent au désir des gens tel qu’il est exprimé. Certaines vérités qui nous semblent porteuses de vie peuvent ne rien signifier pour celui dont les attentes sont différentes. Or le Christ est venu combler toutes les attentes, celles qui nous sont familières et celles dont nous n’avons qu’une vague idée. Nous ne sommes pas les propriétaires de l’évangile…

Quel problème allons-nous rencontrer en fait? Les gens que nous rejoignons ne vont pas se comporter en croyants comme nous. Ils vont choquer nos habitudes. Il suffit de voir les difficultés que nous avons déjà avec les pratiquants qui viennent d’ailleurs : ils ne chantent pas comme nous, ne prient pas comme nous le souhaiterions, ils ne lisent pas bien… Il faut beaucoup de courage aux nouveaux arrivants pour demeurer parmi nous malgré les critiques qu’ils essuient. La difficulté s’accroît avec ceux qui viennent de plus loin et qui n’ont pas nos codes.

Saurons-nous inviter et accepter la nouveauté de ceux qui répondront à notre invitation pour nous enrichir de leur différence ?