Monument aux morts

Bénédiction du monument aux morts de Lège
13 juillet 2006

Bénir un monument ! Manu et Marie-Christine, ont commencé par me demander à quoi tout cela pouvait bien servir. J’ai commencé par dire : « à rien ». À la réflexion je leur ai expliqué que c’était une manière de délivrer un message devant quelques centaines de personnes dont la majorité ne fréquente pas assidûment les églises. Ils en ont conclu qu’il s’agissait de communication. On pourrait aussi parler d’évangélisation ou de catéchèse, mais c’est peut-être la même chose. En tout cas voilà ce que j’ai raconté ce jour-là, à vous de juger :

« Trois aspects se rencontrent aujourd’hui : l’évocation de notre fête nationale, le déplacement d’un monument aux morts pour que ceux qui sont tombés au cours des guerres soient plus dignement honorés et cette place qui se veut lieu de rencontres et d’échanges.
Malgré sa fière devise : « liberté, égalité, fraternité », notre République s’est construite dans la douleur et son idéal est encore loin d’être réalisé. Le nationalisme l’emporte souvent sur le désir de liberté, l’argent et les égoïsmes qu’il entraîne passe avant l’égalité, le racisme et le chacun pour soi font de la fraternité un but dont beaucoup ne veulent plus rêver.
Ce monument aux morts nous rappelle qu’à certaines heures tragiques, il peut être utile de donner sa vie pour que les libertés fondamentales et le respect de la personne soient préservés. Pourtant, s’il y a les grandes heures, il y a aussi le quotidien où des prises de positions claires et courageuses doivent être posées pour que la barbarie ne prenne pas le dessus. Si la communication ne résout pas tous les problèmes, elle permet de tisser des liens entre les personnes. Quand on se sent lié aux autres par une solidarité fondamentale, on a moins tendance à choisir ce qui divise et détruit. J’espère que cette place, comme tous les autres lieux d’échanges et les moyens de communication offerts à tous, participera à l’établissement de la paix et du respect entre les hommes.
L’une des bases de la plupart des croyances religieuses est l’idée que Dieu a créé les hommes et qu’en conséquence nous sommes tous frères. Les églises n’ont pas toujours usé de cette foi dans la ligne d’une plus grande fraternité. Je pense pourtant que la foi, l’espérance et l’amour sont des pistes utiles pour aller vers la liberté, l’égalité et la fraternité. Il est bon que l’église, sur cette place et à côté du monument aux morts, ouvre à l’idée que, si l’action des hommes est indispensable à la construction d’un monde plus beau, la référence à Dieu peut augmenter notre confiance en nous faisant espérer qu’il ajoute son dynamisme au dynamisme humain et qu’il viendra achever notre œuvre souvent mal assurée.

Première lettre de st Jean
4:7-12 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.
Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour.
En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui.
En ceci consiste l’amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils pour le pardon de nos péchés.
Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
Dieu, personne ne l’a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli.

Dieu plein d’amour, bénis ce monument. Que les hommes qui se recueilleront autour aient à cœur de faire grandir la paix et la joie autour d’eux. Que le souvenir des guerres passées nous rappelle que la vie est le bien le plus important de l’homme. Que les croyants qui s’y retrouveront se rappellent que la vie est un don qui vient de toi et que nous devons être tous des artisans de paix. Nous te le demandons à toi qui es le Vivant pour les siècles des siècles. »

Les réactions qui ont suivi ont été bonnes, ce qui ne veut rien dire : à moins que certains soient vraiment choqués, la plupart de ceux qui viennent disent leur accord.
Il n’y en a qu’un qui m’a vraiment surpris. Comme je lui demandais s’il allait bien, il m’a répondu qu’il avait mal partout et avait du mal à bouger. Je m’en suis étonné en lui faisant remarquer que je le voyais un peu partout dans le Cap-Ferret en train de marcher. Il m’a répondu : « Je me force et c’est aussi grâce à vous. Vous ne le savez pas. » Il a raison, je ne sais pas ce que j’ai fait ou dit, mais je suis très fier de ma fonction si une de mes paroles parvient à aider quelqu’un à marcher.

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