Il est parfois difficile d’écrire. Déprime de printemps peut-être ? On se sent abandonné, trahi par les siens ; des amis sur qui on tenait prennent des distances, des responsables multiplient les ennuis au lieu de chercher des conciliations et d’avancer en commun, d’autres se bloquent pour un rien. Des initiatives se perdent dans les sables. Il semble que plus rien n’avance et qu’il faille dépenser des tonnes de dynamisme pour ébranler les groupes ou les personnes. Est-ce bien la peine de se dépenser pour rien ? Ne suffirait-il pas de laisser tourner la boutique ?
Est-ce de l’acédie, ce péché capital que l’on réduit souvent à de la simple paresse alors qu’il s’agit de la perte du goût de la vie et de la dimension spirituelle. Il ne faut pas exagérer…, surtout que ce phénomène a été expérimenté par les Pères du désert à la suite de trop grandes privations et de pénitences excessives, ce qui est loin d’être mon cas !
Un simple passage à vide j’espère, qui atteint sournoisement bien des gens autour de moi. Fatigue de fin d’année qui conduit les uns et les autres à une plus grande agressivité et à un manque d’enthousiasme, ce qui entraine des difficultés dans les relations et un manque d’envie de construire.
Pour ne pas rester dans la morosité, je préfère vous partager ce texte écrit par Paul, lui au moins est plein du dynamisme de l’Esprit de Pentecôte.
« Ouvre ta bouche… »
« Seigneur, je ne sais pas parler, dit le Prophète, et tu veux m’envoyer, que leur dirais-je ? » Et dans le psaume Dieu répond : « Ouvre ta bouche et moi je l’emplirai ».
Ami, ouvrir la bouche, c’est bien sûr pour manger et pour boire, mais c’est aussi pour parler.
Regarde l’enfant, le petit, comme les parents le nourrissent, le protègent, l’entourent, mais aussi comment ils vont lui apprendre à parler. Comment ils vont le former et l’éduquer pour en faire un homme. Un homme libre et responsable, un homme appelé à vivre et à s’épanouir au milieu des autres hommes. Un homme solidaire des autres hommes, appelé à partager c’est à dire à recevoir des autres mais, aussi, à donner. À donner de lui-même, à donner de ce qui l’habite de ce qui le fait vivre, pour aider les autres à vivre, et pourquoi pas à vivre mieux ! Il n’y a pas d’homme sans relation à moins, hélas, de tomber dans l’autisme.
Ami, aujourd’hui, jour de Pentecôte, Dieu ton Père, Dieu ton « Papa », veut faire de toi un homme, une femme de relation. Il veut te nourrir, te former, t’éduquer. Il veut faire de toi un homme, une femme, libre et responsable. Un homme, une femme solidaire des autres, appelé à partager, c’est à dire recevoir, mais aussi à donner, à donner de ce qui t’habite et te fait vivre.
Aujourd’hui, ami, Dieu te rappelle que c’est Lui qui est en toi, que c’est Lui qui t’habite, par son Esprit, et que c’est Lui qui te fait vivre par son Amour. Aujourd’hui, Dieu te propose de partager, d’annoncer cet Amour qui te fait vivre. Aujourd’hui Dieu te propose d’aider les autres à découvrir cet Amour qui les habite…
« Va, je t’envoie… Mais Seigneur, je ne sais pas parler, que leur dirais-je ? N’aie pas peur, ouvre la bouche, moi je l’emplirai. »
Merci Paul

Dieu d’infinie bonté, fortifie notre coeur de la force du Christ, mets en nous le feu dont brûle son coeur…
Amitiés,
André