De l’âme

À en croire certains philosophes, de Platon à Descartes, nous serions constitués de deux éléments : un corps et un esprit, ou âme, que nous nous efforçons de tenir ensemble. D’autres traditions, celle de la Bible en particulier, reprise par les chrétiens, préfèrent séparer l’âme et l’esprit remplaçant le dualisme par une triade. Ce n’est pas que nous soyons constitués de trois parties distinctes, attelage hétéroclite d’un corps et d’un esprit voués à disparaître et d’une âme immortelle qui n’attend que notre mort pour rejoindre le ciel : nous sommes un être unifié qui se manifeste de manière diversifiée. 

Que nous soyons un corps, nous en faisons l’expérience en permanence quand nous avons faim ou soif, que nous éprouvons de la fatigue, que nous sommes malades ou débordant d’énergie… ses manifestations, d’une grande diversité sont immédiatement perceptibles. Nous faisons l’expérience, également en continu, de notre dimension spirituelle quand nous pensons, que nous apprenons, que nous échangeons, que nous faisons fonctionner notre imaginaire, que nous essayons de comprendre le monde, les autres et nous-mêmes… S’il nous semble que nous sommes toujours la même personne dans le temps et dans l’espace, nous sentons bien que nous passons par une multitude de voies physiques ou spirituelles pour persévérer dans l’être, nous exprimer et entrer en contact avec notre monde.

Il est plus difficile de situer notre âme. Cela peut même sembler étrange, aujourd’hui, de s’intéresser à elle. Les difficultés étant déjà assez grandes pour apprivoiser les rapports entre l’esprit et le corps, à quoi bon s’intéresser à une triade esprit/corps/âme ? Déjà que Platon et Descartes ne nous ont pas pleinement convaincus par leur manière de penser l’union entre le corps et l’esprit au point que nous avions eu du mal à les réunir, nous nous demandons désormais comment les séparer tant ils nous semblent indissociablement intriqués. Alors pourquoi faire appel à l’âme, ce concept vieillot qui risque nous égarer dans des directions contradictoires et nous renvoie loin dans le passé ?

Nos anciens, en effet, chantaient volontiers « Je n’ai qu’une âme qu’il faut sauver, de l’éternelle flamme… » Pensaient-ils qu’il y avait quelque chose à sauver quand il semble au contraire que, la mort emportant tout sur son passage, il est difficile de trouver ce qui pourrait résister à son œuvre destructrice ? À moins qu’un Dieu amour ne nous offre une vie nouvelle à la fin de nos jours, on ne voit pas ce qui pourrait survivre de nous. De toute façon, les chrétiens ne croient pas à l’immortalité de l’âme mais à la résurrection de la chair… ce, qui, il est vrai, ne facilite pas les choses ! Cela supposerait d’autres développements.

Esprit/corps/âme

Pour en rester à l’âme, qu’est-ce donc si ce n’est pas « quelque chose » à sauver ? Le concept renvoyant à des acceptions multiples, il faudrait commencer par le dégager de ce qu’il ne recouvre pas… selon nous. Certaines traditions font donc équivaloir âme et esprit : évoquer le lien entre le corps et l’âme serait alors simplement une autre manière de parler de leurs rapports respectifs. Dans ce cas, et si c’est la même chose, la question de l’âme ne se pose plus. Par ailleurs, des traditions plus religieuses assimileraient l’esprit plutôt au souffle divin dont l’âme ne serait qu’un nom parmi d’autres… autre manière de supprimer la question de la spécificité de l’âme.

On lui donne en outre bien d’autres définitions. Dans un sens religieux, ou pas, elle désigne dans certains cas l’affectivité, le cœur au sens de ce qui nous touche et nous émeut. Cependant, pourquoi parler alors d’âme à ce sujet alors que l’amour semble bien se situer à la jonction entre l’esprit et le corps sans que nous ayons besoin de faire appel à elle ? Nos émotions prennent leur source dans les ébranlements de notre sensibilité tout en étant orchestrées, amplifiées, fortifiées ou tempérées par notre raison qui cherche à mettre de l’ordre dans ce qui nous trouble et nous anime. Il suffit de s’intéresser à ce lien complexe plutôt que de faire appel à l’âme.

Il y a, de la même manière, certaines de nos capacités comme la mémoire ou la volonté qui tiennent à la fois de notre corps, qui les stockent ou les rendent possibles, et de notre raison, qui les gère ou les dynamise. Par ailleurs, nous faisons l’expérience que, quand nous pensons être au bout du rouleau, notre esprit nous donne, si besoin, l’énergie nécessaire pour repartir et dépasser nos limites alors qu’il nous semblait que notre corps n’en pouvait plus.

Dans un autre domaine, la prière, qui semble pourtant purement spirituelle, est fortement soutenue par des attitudes corporelles. Elle dépend de notre état d’esprit, de notre fatigue, elle prend de nouvelles formes quand elle est communautaire, elle aussi se situe à la jonction entre le corps, son degré de forme et son environnement, et l’effort intellectuel de tension vers Dieu et de purification de nos pensées.

Notre personnalité enfin, si elle est la conséquence de notre histoire, de notre environnement physique et culturel, de la multitude des rencontres matérielles qui nous façonnent, parfois malgré nous, est aussi le fruit de notre raison qui la construit en la racontant, la rend cohérente de telle manière que nous puissions en avoir une image qui nous satisfasse et que nous osons présenter aux autres.

Nous en resterons là pour les exemples. Ils pourraient être multipliés à l’infini pour illustrer l’unité entre le corps et l’esprit, jusqu’à démontrer que nous n’aurions pas besoin de l’âme pour penser et nous construire. La gestion de notre personne, avec sa manière de s’exprimer parfois par ses aspects matériels, parfois par ses côtés raisonnables et le plus souvent par un mélange inextricable des deux, devrait pouvoir s’accomplir sans faire appel à un troisième élément que l’on dirait en trop.

Une place pour l’âme

Pour que cela ne soit pas le cas, il importe de libérer la notion d’âme de tout ce qui l’encombre et lui déterminer une place spécifique, quitte à s’en passer définitivement si elle n’en avait pas. Penser le complexe corps/esprit avec la richesse de ses connexions passionnantes à explorer peut suffire. C’est ce à quoi s’emploient diverses disciplines scientifiques, de la génétique à la psychologie en passant par certains aspects de la philosophie et même de la théologie. Va-t-on malgré tout trouver une place pour l’âme, bien qu’elle ait toutes les allures d’un ensemble vide tant les approches raisonnables occupent le terrain ?

Quoi qu’il en soit, et sous prétexte de combler les manques qui nous dérangent, il vaudrait mieux ne pas succomber à la tentation de réduire le contenu de l’âme à ce qui échapperait aux disciplines évoquées. Elle ne doit pas servir à boucher les trous laissés par la science. Pourquoi ne pas, au contraire, maintenir, pour ce qui la concerne, cette caractéristique d’un « espace » ouvert, comme un vide qui interroge et qu’il faut apprendre à gérer ?

Ce serait déjà commencer par instaurer une distance salutaire qui nous éloigne du quotidien et des certitudes de la raison. Grâce à cette ouverture, l’âme pourrait alors assumer la fonction de gestionnaire de la richesse exceptionnelle de l’intériorité qui est la nôtre et donner un sens à l’espace depuis lequel nous sommes en relation avec le monde et avec ceux qui nous entourent. L’âme prendrait ainsi le rôle du pilote dans son navire, non pas celui qui prétend le diriger en maître absolu mais celui qui se sent capable, en jouant avec les éléments, de parvenir à garder un cap.

Car il vit sans âme, celui qui se laisse ballotter par les événements, qui accepte sans discernement les idées dans l’air, qui juge au premier abord ceux qu’il rencontre en faisant confiance à sa seule affectivité, qui s’abandonne à ceux qui cherchent à l’influencer… Donner une place à l’âme serait une manière de nous détacher de l’immédiateté qui risque de nous engloutir dans son flux et de prendre un cap.

Se construire humainement suppose, bien entendu, d’en appeler à la raison qui nous aide à nous forger des opinions et à choisir des comportements nous engageant mais il est tout aussi utile de chercher à aménager un « lieu » dans lequel nous réfugier pour nous retrouver et nous mettre au clair dans ce qui fait notre vie… On n’accèdera pas au sens dans le tumulte.

À noter que les guillemets mis à « lieu » sont là pour nous inviter à nous méfier de la tendance qui est la nôtre de faire de l’âme un lieu à part, de la localiser donc et de lui donner une existence propre. Selon notre conception, elle forme avec l’esprit et le corps une triade indissociable et c’est en particulier pour cela que l’âme n’est pas plus immortelle que les autres aspects de nous-mêmes puisque nous dépendons totalement de la vie de Dieu que nous recevons à tout moment. Nous ne sommes pas constitués de trois éléments qu’il faudrait tenter de coordonner. Nous sommes une unité qui émergera selon les cas sous l’angle corporel ou en prenant les formes de la raison, en aspirant à ce qu’une âme voit le jour dans ce mouvement. Nous apparaissons aux yeux des autres et aux nôtres propres, tantôt à travers notre dimension matérielle, tantôt dans des échanges qui mettent en avant notre raison. Notre unité qui se concrétise dans l’âme et qui n’est pas toujours perceptible de l’extérieur n’empêche pas la diversité de ces manifestations.

Un bricolage à reprendre sans cesse

De fait, notre âme, quant à elle, n’a pas de réalité finie. Elle est en perpétuelle construction et reconstruction, au gré des rencontres qui nous font grandir ou qui nous minent, selon les orientations que nous prenons et les acquis que nous engrangeons. Elle est une sorte de plaque tournante, une tour de contrôle à partir de laquelle nous prenons suffisamment de hauteur pour nous diriger le mieux possible et en toute conscience.

Il est vrai que son contenu fait plus penser à un bricolage en perpétuelle refonte qu’à une construction pérenne qui se mettrait en place progressivement. Les généticiens, les philosophes comme les psychologues ou les sociologues ont beau jeu de critiquer ses approximations toutes personnelles mais, telle qu’elle est, l’âme nous permet de nous construire dans une certaine unité et de prendre des engagements éclairés avec une relative assurance. Grâce à l’âme qui ouvre à des synthèses, notre vie peut alors prendre du sens : à la fois une direction et une signification qui prennent chair non pas parce qu’elles existeraient a priori et qu’il suffirait de les découvrir, mais parce qu’il devient évident grâce à elle que nous sommes capables de nous diriger en fonction de la réalité, de nos capacités et de nos attentes. L’âme, malgré les limites de ses approches du réel, nous donne le courage de nous lancer dans des aventures vitales, confiants dans nos capacités, sans attendre la certitude que pourrait nous donner une analyse hypothétiquement exhaustive des situations.

Elle nous aide aussi dans les relations que nous entretenons avec notre entourage. À partir du moment où nous parvenons à une perception suffisamment unifiée de ce que nous sommes, malgré nos limites, nous nous situons plus paisiblement face à d’autres personnes et dialoguons avec elles d’une manière possiblement constructive. Parce que nous ne nous soumettons plus immédiatement à des impulsions passagères et que nous acceptons de ne plus nous réfugier dans des certitudes hâtives, nous devenons capables d’accepter les différences de ceux qui nous entourent, si du moins nous accédons à une lucidité suffisante. Il importe avant tout que cette âme que nous nous efforçons de construire ne nous enferme pas dans une compréhension figée de nous-mêmes et des autres mais qu’elle nous fasse entrer dans le dynamisme d’une perception sans cesse renouvelée du monde qui nous entoure et nous en ouvre l’accès. 

Sans compter que prendre conscience de notre âme nous conduit à penser, en toute logique, que les autres en ont une, eux aussi, et qu’au-delà des apparences et des différences, il existe des terrains communs ouvrant à la possibilité de la rencontre et au partage d’un bout de route à faire ensemble.

Un mot plus compréhensible ?

Mais pourquoi s’obstiner à garder ce mot d’âme ? Il y a sûrement des concepts plus savants pour nommer cette approche de notre personne d’une manière plus adéquate, tous les spécialistes vous le diront ! Parce qu’elle est au carrefour d’une multitude de nos facettes comme la conscience, la mémoire, la volonté, l’affectivité, la raison… on voudrait bien en déterminer les contours précisément. Mais son rôle est justement d’être ce carrefour sans lieu ! Reste le choix entre un mot nouveau qu’il va falloir expliquer longuement et un mot ancien à purifier d’une foule de mauvaises compréhensions. Rien n’est parfait ! Mais je choisis la deuxième hypothèse en laissant le champ libre à ceux qui trouveront mieux.

L’avantage, en effet, de garder le terme d’âme, c’est que l’on retient son caractère traditionnel. Il n’est pas inconnu d’ailleurs dans le langage courant, sans que son sens soit clairement explicité, pour parler de la profondeur, de la qualité, de l’intériorité, de l’intérêt de quelqu’un… de sa grandeur d’âme. Elle désigne même cette petite pièce de bois qui, à l’intérieur d’un violon, permet aux vibrations sonores de se propager. Ce serait dommage d’aller chercher des mots plus abstraits même si celui-là peut porter à confusion.

Pour les croyants, son importance tient aussi au fait qu’il renvoie spontanément à une dimension religieuse intéressante, bien que largement galvaudée. Le risque demeure en effet d’en faire une entité séparée à côté des autres aspects de l’homme que sont le corps et l’esprit. Redisons-le, l’âme se situe du côté de la synthèse, elle fait l’unité alors qu’on en a fait souvent un monde à part.

Le rapport avec le religieux

Si nous avons envie d’aller plus loin dans ce développement, nous avons bien besoin de faire appel à des soutiens sérieux, de s’appuyer sur des exemples fameux ! Dans le débat qui fait osciller entre la considération de l’âme comme un monde à part ou comme un simple aspect de la personne humaine, saint Jean de la Croix se situe clairement du côté de l’unité. C’est ainsi qu’il entend l’âme dans ses poèmes. Il lui donne très souvent une place, il en fait un personnage à part, la fait parler en son nom, utilisant volontiers, de ce fait, le féminin dans ses prières au point que certains l’ont soupçonné d’homosexualité ! Elle est cependant utilisée par lui pour évoquer non pas une partie de lui-même mais la partie pour le tout, pour désigner ce qu’il est dans son ensemble en tant qu’il est animé par ce Dieu avec qui il échange et qu’il reconnaît comme sa source. L’âme représente le mystique dans la totalité de ses attributs, enveloppé dans l’amour de Dieu et vivant par lui.

Elle prend par là une dimension nouvelle : à la fois « centre nerveux » de chacun et « espace libre » dans lequel Dieu nous rejoint, où il fait sa demeure, ce qui fait de nous son image. Certes, cela suppose que nous soyons aussi des acteurs afin de faire le vide nécessaire pour lui laisser une place alors que nous risquons nous laisser envahir par le quotidien. Dieu est là, quoi qu’il arrive, mais il est facile de ne pas lui garder un espace libre dans nos préoccupations. 

Dans cette perspective, prendre conscience de notre âme et la former en nous permet de ne pas occulter les questions du sens, de l’unité, de l’engagement, du rapport aux autres… et, en même temps, de reconnaître la place de l’image de Dieu que nous sommes, un « Dieu plus intime à moi que moi-même » si on en croit saint Augustin.

Un autre phare dans notre quête est à chercher du côté de Sainte Thérèse d’Avila. Elle emploie de son côté l’image du « château intérieur » pour désigner l’âme. Redisons au passage combien il est difficile de trouver les bons mots pour parler de l’âme : il faudrait sans cesse multiplier les guillemets et diversifier les images. Elle n’est pas vraiment un espace, pas davantage un château, elle est au-delà des productions de notre imaginaire mais un point de vue particulier pour aborder l’unité que nous sommes à côté de ceux que nous prenons quand nous parlons de notre corps ou de notre esprit. Il faut bien séparer ce qui est indissociable afin d’en dire quelque chose. Notre esprit morcelle avant de réunir. Il en est de même avec les images par lesquelles nous évoquons ce qu’il est impossible de définir.

Pour en revenir au château intérieur, Thérèse compare le croyant qui est à la recherche de Dieu à une suite de remparts à franchir afin de parvenir au donjon central où demeure cette étincelle divine qu’évoquait aussi maître Eckart. Dieu est au cœur de chaque homme et la vie spirituelle consiste à remonter jusqu’à lui, jusqu’à ce centre de notre âme où il nous attend et depuis lequel sa puissance créatrice irrigue toute notre vie. Notons qu’il n’est pas question de nous installer seul dans ce qui figure notre âme, nous y accédons du mieux que nous pouvons pour en repartir vers nos frères, le donjon n’étant qu’une interface entre Dieu et le monde.

Arriver chez nous

L’âme est donc le « lieu » où nous nous sentons enfin « chez nous », où nous accédons à notre patrie parce qu’elle est à la fois construite à notre image et le lieu de la rencontre possible avec notre Créateur. Alors que nous sommes souvent un peu perdus dans notre corps, dans notre raison, parmi les autres, dans le monde, nous voici dans un espace familier, à notre ressemblance, qui nous permet de regarder autour de nous dans la paix, de nous ressourcer avant de plonger à nouveau dans le quotidien. 

Pour autant, nous sommes loin d’y être dans la béatitude : la foi dans la proximité d’un Dieu d’amour se vit le plus souvent en même temps dans la sècheresse et dans la nuit. Il s’agit d’une foi obscure et non de la vision béatifique. Elle nous apaise cependant quand nous parvenons à nous réfugier auprès de notre âme pour reprendre des forces avant de repartir. Selon l’expression de saint Jean de la Croix, nous sommes alors « dans les ténèbres mais en sureté ».

Sans doute est-ce cela : méditer… rejoindre ce centre d’énergie et de décision qu’est notre âme, cet espace personnel où il nous semble que sont rassemblées les rênes qui nous permettent de guider notre existence et où nous pouvons nous mettre à l’abri auprès de Dieu.

Cette déclinaison de notre être en trois parties me fait penser à la Trinité dont l’âme est le Père et qui vient jusqu’à nous au moyen de deux de ses attributs, la pensée et l’étendue, les seuls auxquels nous ayons accès. Il est la source et le Fils a pris chair pour nous révéler une des facettes du Père sans pour autant se détacher de ce dernier. L’Esprit du Père vient aussi jusqu’à nous pour nous insuffler la vie, pour nous faire entrer dans une autre compréhension de cet élan d’amour qui le lie indissociablement au Père et au Fils et nous entraîner dans leur mouvement. Ils sont uns comme nous sommes un et nous avons accès à une part de leur richesse grâce à la diversité de leurs manifestations en notre direction. 

Il nous est impossible de comprendre tout ce qui est en ce Dieu dont les attributs sont infiniment plus nombreux que ceux qui nous ont été révélés, mais nous ne sommes pas non plus pleinement transparents à nous-mêmes quoique dans une bien plus faible mesure.

Nous sommes à l’image de cette Trinité et nous espérons que le Père donnera un avenir à ce fragile équilibre qui est le nôtre. « Je crois à la résurrection de la chair »…