Tous prophètes !

moise

Dans la première lecture de ce dimanche 30 septembre nous est rapportée l’exclamation de Moïse :

« Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »

Que j’aimerais aussi, comme Moïse, que nos paroisses ne fonctionnent pas uniquement autour d’un prêtre et de quelques responsables mais que chacun prenne sa place dans les célébrations, la vie des paroisses et témoigne de sa foi auprès de ceux qui nous entourent ! Que j’aimerais que nos communautés respirent la vie en partant des plus jeunes jusqu’aux plus âgés, qu’elles soient, permettez-moi l’expression, invitanteset joyeuses…

Ces souhaits n’ont rien d’original puisqu’ils sont adressés par le célébrant au nouveau baptisé en le marquant du saint chrême, c’est moins un souhait d’ailleurs que la reconnaissance d’une réalité nouvelle :

« Tu es maintenant baptisé ; le Dieu tout-puissant, Père de Jésus le Christ, notre Seigneur, t’a libéré du péché et t’a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint. Désormais tu fais partie de son peuple, tu es membre du Corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi.

Dieu te marque de l’huile du salut afin que tu demeures dans le Christ pour la vie éternelle. »

Le baptême ne fait pas de nous des esclaves mais des hommes libres et responsables.

Bien sûr cela me fait toujours un peu drôle de dire à un petit enfant qu’il est désormais « prêtre, prophète et roi », il est si petit et si faible! Paradoxale, cette proclamation vient pourtant affirmer l’extraordinaire dignité de chaque baptisé, qu’il soit ordonné ou nonet j’ai envie de le dire à chacun de vous : « tu es prêtre, prophète et roi »…

Je vous le dis à vous tous en effet, et je le répèterai volontiers à chacun de vous, car si je suis prêtre, c’est bien parmi vous, avec vous avant tout et sans « le sacerdoce des laïcs, le vôtre, je ne suis rien. Tel un prophète, j’essaye de proclamer de mon mieux la parole de Dieu à l’intérieur et à l’extérieur de nos communautés mais qui suis-je si vous n’êtes pas avec moi ? Oui, je suis fier, très fier de la dignité royale que me donne la croyance en la vie divine qui m’anime mais à quoi sert cette fierté si elle n’est pas celle de tous les baptisés ?

Les ministres ordonnés, pas plus que les responsables laïcs, ne sont des êtres à part que l’on place sur un piédestal pour mieux les critiquer à la première occasion. C’est ensemble que nous sommes l’Église et les critiques qui lui sont faites nous blessent tous directement puisque nous en sommes chacun partie prenante.

Prêtre, prophète et roi, ces qualificatifs nous concernent directement. Au lieu de nous défausser sur les autres de la responsabilité que ces titres nous confèrent, posons-nous la question : de quelle manière j’assume cette extraordinaire dignité à trois facettes qui est la mienne en tant que baptisé ?

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