Congés

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Il y a ceux qui partent et ceux qui restent, ceux qui iront au bout du monde et ceux qui se contenteront du bout du jardin public, ceux qui ont assez de réserves pour ne pas regarder à la dépense et ceux qui mettront le reste de leurs économies pour offrir un temps de détente à leurs enfants, ceux qui resteront cloués dans leur lit et ceux qui avaleront des kilomètres à la poursuite de je ne sais quel dépaysement…

À tous, j’ai envie de dire : « n’oublions pas l’essentiel » : la vie, la vie en plénitude à laquelle nous sommes appelés, que nous partions aux antipodes ou que nous restions dans notre univers familier. Sans oublier la vie avec Dieu ! Ne fuyons pas en multipliant les activités à la manière de ceux qui ont peur de quitter leur agitation habituelle quand ils se trouvent devant un vide qui les oppresse. L’essentiel est à notre portée, laissons-le venir jusqu’à nous. N’allons pas croire que l’ivresse de nos loisirs suffira à combler notre manque intérieur. Osons la rencontre avec l’inconnu y compris celui qui est à nos portes ou sous notre toit, ne craignons pas le silence quand il peut nous ouvrir à la contemplation du tout autre si proche et si lointain.

Pour goûter la beauté, vivre l’amitié, l’amour et le partage, il faut apprendre à s’arrêter, à casser les rythmes, à savourer l’ennui de l’inaction : les temps libres sont une chance irremplaçable pour y parvenir parce qu’ils nous arrachent à notre quotidien.

Les vacances ne sont faites ni pour poursuivre notre abrutissement sous des formes nouvelles, ni pour oublier la pesanteur de nos existences en fuyant notre condition. Elles sont là pour nous donner l’occasion de nous recentrer sur l’essentiel, sur des priorités auxquelles nous adhérons sans avoir toujours le courage de les mettre en pratique : le temps consacré gratuitement aux enfants, aux proches, aux amis, à la nature, à Dieu…

Arrêtons de fuir, profitons des espaces de liberté quand ils nous sont offerts pour regarder la vérité en face y compris quand elle nous fait un peu peur parfois. Prenons le temps de parler, de lire, d’écrire pour réaliser que nous avons autour de nous des frères qui nous ressemblent, pour nous ouvrir à ce Père qui nous attend.

Jésus n’est pas venu pour nous empêcher de vivre mais pour prendre avant nous le grand tournant qui nous fait passer de la mort à la vie : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » Jean 10, 10.

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